Ces derniers jours, la France, comme d’autres pays européens, a vu éclater la colère des
agriculteurs. En cause, les conditions de vie difficiles de cette population. En effet, ils
considèrent que les normes qu’imposent l’Union européenne et le Gouvernement français ne
leur permettent pas, pour beaucoup d’entre eux, de vivre correctement. Un agriculteur gagnait
en moyenne 1 620€ par mois en 2021 selon Ouest France, un chiffre très proche du smic (fixé à
1589,47€/mois à l’époque). Mais ce n’est pas le seul facteur, il y a aussi la hausse des prix
notamment du gazole qui est passé de 1,15€/Litre en 2015 à 1,75€/litre ce qui correspond à une
augmentation de 52%. Cette taxe a un impact fort puisqu’ils en ont besoin quotidiennement
pour faire marcher leurs tracteurs. Enfin, les enjeux environnementaux pour répondre au
réchauffement climatique bouleversent l’agriculture classique que nous pratiquons depuis la
révolution industrielle et conduisent à devoir adapter les agricultures et fragilisent les récoltes.
Le Gouvernement a annoncé ce vendredi 24 janvier des mesures pour répondre à cette
colère en proposant la suspension de la taxe sur le gasoil. Ces mesures très attendues doivent
permettre de calmer les agriculteurs. Cette réaction rapide est importante et dûe notamment à
la peur très présente du mouvement des gilets jaunes de 2018 comme l’explique Dorian Dreuil
sur France Info en évoquant ce “traumatisme”. Néanmoins, il est important de noter que ces
mouvement ne sont pas similaires rappelle François Purseigle, professeur des universités a
l’ENSAT (l’école nationale supérieure agronomique de Toulouse) car celui des gilets jaunes était
peu organisé et ne passait pas par les corps sociaux intermédiaires, tandis que celui des
agriculteurs a comme origine les fédérations locales. De plus, les gilets jaunes se considéraient
comme appartenant à une classe sociale inferieure alors que certains agriculteurs sont plutôt
des “chefs d’entreprise” selon François Purseigle. Cette différence sociologique s’explique par le
fait qu’encore 63% des agriculteurs sont indépendants alors que les gilets jaunes étaient
majoritairement des salariés.
Dès lors, cela soulève la question de comment nous, en tant que consommateurs
pouvons aider? Pour pouvoir contribuer à augmenter le niveau de vie des agriculteurs, il faut
savoir que ce sont les petites actions de tous les jours qui peuvent sembler n’être pas grand
chose mais qui en les tenant dans la durée et en les multipliant peuvent avoir un impact réel.
Par exemple, il faut plus que jamais faire attention à la provenance de ce que l’on mange, surtout
en grande surface lorsque les produits sont dits ‘locaux’ alors que la plupart du temps, si on lit
bien les étiquettes, on peut retrouver des choses telles que “lorsque la saison le permet”. Ce
label bien imprécis ne prouve rien sur l’origine du produit. En plus de ça, privilégier les circuits
courts devient vital car ce n’est pas synonyme de local. En effet un produit dit local peut avoir
parcouru des centaines de kilomètres pour arriver dans le supermarché. Enfin, nous pouvons
également acheter le plus possible directement chez les producteurs, notamment dans les
marchés comme le marché Lecourbe du 15eme arrondissement de Paris qui a lieu tous les
Mercredis et Samedis.
En conclusion, le mouvement de mobilisation des agriculteurs est pris en compte par le
Gouvernement. Mais malgré les annonces de Gabriel Attal il y a encore beaucoup de progrès à
faire selon les agriculteurs qui ont annoncé continuer la mobilisation et envisager le blocus de
Paris. Le Premier Ministre a affirmé que le Gouvernement va « accélérer à fond sur les aides
d’urgence qui (vous) sont dues » et que la bataille n’est pas une perte de temps mais au contraire
un pas vers un monde meilleur pour les agriculteurs.