Depuis plusieurs décennies, la filière
agricole souffre en France. Entre 2010 et
2020, 20% des exploitations agricoles
avaient fermé. Le malaise rural n’est
donc pas nouveau.
Pourtant depuis mi-janvier, ces
revendications mènent à de fortes
mobilisations comme celles du vendredi
27 janvier.
Cette fois-ci, c’est le Green Deal qui a
déclenché les protestations. Le Green
Deal est une politique portée par la
commission européenne visant Ã
atteindre la neutralité carbone de l’Union
Européenne d’ici 2050. Ce projet vise
toutes les filières, dont l’industrie ou
l’énergie, et l’agriculture.
En effet, le système agricole est
responsable d’un tiers des émissions
de gaz à effet de serre. Il est donc
primordial de donner les moyens à ce
secteur de transitionner vers des
pratiques plus vertueuses pour
l’environnement.
Le gouvernement avait donc annoncé
vouloir réduire de 50% les pesticides, de
20% les engrais chimiques, ou encore
d’atteindre 1/4 de terres biologiques en
2030.
Or ce que les agriculteurs dénoncent, c’est
que d’un côté on les contraint à produire
moins, compte tenu des mesures qui
impliquent du travail et des frais
supplémentaires, tandis que de l’autre, on
importe des denrées alimentaires produites
dans des conditions qui sont elles-mêmes
interdites sur le sol Français. Cela donne
lieu à une véritable concurrence
déloyale des pays étrangers dont les
produits récoltés avec des normes plus
souples et une main d’oeuvre moins
chère sont vendus trois fois moins cher
en grande surface.
Ces mesures sont d’autant plus
contraignantes qu’elles s’imposent dans
un climat inflationniste et qu’elles ne
semblent pas toujours faites de bon sens.
C’est le cas de la mesure sur le Jachère
par exemple. Le gouvernement souhaite
imposer systématiquement 4% de jachère
pour reconstituer les réserves d’eau et
préserver la fertilité des sols. Or ce
qu’expliquent les agriculteurs, c’est que le
entretien régulier (broyage et désherbage)
à la fois coûteux et chronophage. Ainsi
cette contrainte s’ajoute aux nombreuses
charges qu’ils portent déjà . D’autant que
les agriculteurs, par l’étude de la terre,
savent quel légume est à même de
restaurer tel ou tel déficit de la terre selon
ce qui à été produit avant. Ils montrent
donc qu’il existe d’autres solutions plus
avantageuses.
Ainsi les agriculteurs cherchent Ã
dénoncer ces contradictions qu’ils
perçoivent comme une réelle violence.
Ils cherchent également à construire avec
le gouvernement des mesures plus
réalistes et proches de la terre pour
avancer vers une transition écologique
nécessaire.
En effet, les agriculteurs sont les premiers
à observer le changement climatique et Ã
en souffrir les conséquences. Il ne faut
pas oublier que la terre est leur outil de
travail.